Les situations d’interactions sociales pour lesquelles on doit pouvoir faire confiance aux autres sont partie intégrante de notre vie quotidienne. Se fier à ses amis, se fier à ses enseignants, se fier aux membres de sa famille, aux vendeurs que l’on sollicite, aux politiciens que l’on écoute ainsi qu’à tous les membres de notre communauté est essentiel pour bien vivre en société. Toutefois, on observe de nombreuses situations où la coopération, qui pourrait porter à des résultats positifs pour la communauté dans son ensemble, est remplacée par l’égoïsme et l’égocentrisme des choix individuels. Dans un contexte de décision, la méfiance prend parfois le pas sur la confiance. Encourager la coopération est le but principal de plusieurs disciplines des sciences sociales comme l’économie, la psychologie, les sciences politiques. L’une des principales méthodes utilisées par ces disciplines est la théorie des jeux qui est un domaine des mathématiques qui étudie la prise de décision dans les situations d’interactions stratégiques, c’est-à-dire des situations où les individus doivent choisir en tenant compte des actions/réactions des autres individus et au-delà de leurs propres objectifs. Plusieurs modèles de la théorie des jeux offrent un cadre pour étudier l’évolution de la coopération et de la confiance. Parmi ces modèles, nous nous intéresserons plus particulièrement au dilemme du prisonnier. Nous évoquons également en introduction John Forbes Nash Jr. Né le 13 juin 1928 et mort dans un accident de voiture le 23 mai 2015, c’est un mathématicien et économiste américain qui a travaillé sur la théorie des jeux. Notons qu’il est le seul mathématicien et économiste à être lauréat à la fois du prix Nobel d’économie en 1994 et du prix Abel pour les mathématiques en 2015.