Mercredi 16 novembre, cinq élèves de terminale se rendaient au Centre des congrès pour participer à un après-midi de travail intitulé « Génération bilingue et économie franco-italienne, une alliance pour le futur » proposé par Claudie Pion, attachée de coopération éducative à l’Institut français. Le thème se trouvait à la croisée de leurs préoccupations (l’orientation et l’insertion professionnelle en France et/ou en Italie) et des compétences qu’ils développent au lycée Jean Giono (un plurilinguisme construit sur un bilinguisme franco-italien).
Trois tables rondes réunissaient des référents importants du monde de l’éducation et de l’entreprise pour envisager ensemble la manière de préparer au mieux les générations futures à s’insérer dans le monde du travail en prenant pour angle d’approche l’idée que le bilinguisme (développé dans les sections ESABAC des lycées italiens mais aussi à travers un parcours de 15 ans sur les bancs du Lycée français Jean Giono de Turin) permet d’acquérir des compétences linguistiques et interculturelles favorisant cette insertion professionnelle.
Le bilinguisme, un atout dans le monde professionnel
Plus de trois heures durant, les intervenants se sont succédés et ont présenté un échantillon de points de vue et d’expériences complémentaires et passionnants, appuyant leurs propos sur les chiffres éloquents des échanges économiques franco-italiens. En fil directeur de l’après-midi, ils sont revenus sur les vertus et les modes d’application du principe de l’alternance école/travail (rendu obligatoire pour tous les élèves des instituts supérieurs d’éducation italiens par la loi 107-2015 dénommée « Legge Buona Scuola »), insistant sur le fait que le bilinguisme intervient dans ce contexte comme une forte valeur ajoutée.
Maîtrise des deux langues et esprit de synthèse
Nos cinq élèves, sérieux et concentrés, écoutaient et prenaient des notes. Dans la salle, remplie, du Centre des congrès, eux seuls savaient la lourde tâche qui leur avait été confiée. A la fin de chaque table ronde, ils devaient restituer, dans la langue symétrique de celle de l’intervenant (en français lorsque celui-ci s’était exprimé en italien et en italien lorsqu’il s’était exprimé en français) deux ou trois idées maîtresses du discours entendu. Une tâche complexe s’appuyant autant sur la parfaite maîtrise des deux langues que sur l’esprit de synthèse indispensable pour ne pas ennuyer l’auditoire. Les applaudissements qui ont ponctué chacune de leurs interventions montraient qu’ils s’en étaient très bien sortis et qu’ils appartenaient eux aussi à la génération bilingue.
Le fruit d’un parcours linguistique d’excellence
A propos de « compétences », un mot prononcé de nombreuses fois au cours de ce long après-midi d’échanges, autant par les universitaires qui en proposaient une définition académique et théorique que par les chefs d’entreprises qui en évoquaient les applications pratiques et pragmatiques dans le monde du travail, nos dignes représentants de la génération bilingue venaient de valider en public et avec brio la maîtrise de plusieurs activités langagières fondamentales : l’expression et la compréhension orale déclinées en réception et en émission ainsi que la médiation, c’est-à-dire la capacité à reformuler une idée émise par un tiers. Ces compétences, travaillées chaque jour et dans quatre langues (le français, l’italien et l’anglais, puis l’espagnol ou l’allemand) au cours d’un parcours de quinze ans au Lycée français, sont certainement à la base d’un bagage linguistique et interculturel qui autorisera et incitera nos cinq élèves de terminale (ainsi que leurs camarades de classe) à embrasser, comme leurs aînés, des parcours universitaires puis professionnels résolument tournés vers l’international. Nous l’espérons vivement. Pour leur avenir avant tout. Et peut-être aussi, pour l’avenir du monde…