Ce n’étaient pas quelques éboulis encombrant encore la voie ferrée en vallée de Maurienne qui allaient freiner notre envie de passer la frontière pour rejoindre Paris. D’autant que le programme du séjour orientation était, d’une part bouclé de longue date, et d’autre part riche et dense comme à l’accoutumée. Un bus nous amenait jusqu’à Chambéry Challes-Les-Eaux, un TGV nous déposait ensuite à la Gare de Lyon, le périple pouvait commencer. Au pied de la Basilique du Sacré-Coeur de Montmartre, rue Trudaine, nous retrouvions le Lycée Jacques Decour : ses classes préparatoires, professeurs et élèves de première année, sa cour carrée entourant la statue de Charles Rollin, ses arcades abritant le buste de Daniel Decourdemanche (alias Jacques Decour), sa vieille bibliothèque située sous les toitures accueillant récemment le tournage de plusieurs scènes de la série Lupin. Magnifique. Ayant rejoint le premier arrondissement, nous entrions dans le théatre du Palais Royal : à l’affiche, La Machine de Turing, une pièce de Benoit Solès, interprétée par deux acteurs de talent. Applaudissements. Le lendemain, cap sur le Quartier latin. Nous rejoignions la BIS, la Bibliothèque Inter-Universitaire de la Sorbonne : ses salles de travail, silencieuses et soignées, ses volumes, magifiquement reliés et méthodiquement rangés, ses archives, généreusement dévoilées pour l’occasion. Au détour d’un couloir, nous rencontrions le responsable de la formation Master Droit constitutionnel et droits fondamentaux : des échanges à batons rompus sur l’université, le système LMD, son accès via Parcoursup, ses crédits ECTS, ses opportunités via le programme ERASMUS. Improvisé, mais pertinent. Quelques pas sous la pluie et nous entrions à l’IHP, Institut Henri Poincaré et sa maison du même nom, récemment inaugurée. Nous visitions les sept salles du musée des mathématiques dont Paris s’est doté. A chaque salle son espace et un verbe associé : Connecter, Modéliser, Visualiser, Respirer, Devenir, Partager et, le plus important aux yeux du mathématicien Henri Poincaré, Inventer. Fascinant. Après avoir traversé ses jardins, nous retrouvions le Palais du Luxembourg et entrions au Sénat. Visite guidée de ce haut lieu de la République Française pour comprendre l’architecture et voir fonctionner, de l’intérieur, nos institutions. Passionnant. Au bout de l’île de la Cité, le Pont Neuf et ses vedettes. Nous embarquions, descendions puis remontions la Seine et admirions les lumières des plus beaux monuments de Paris, Tour Eiffel comprise. Scintillant. Le surlendemain, cap sur la Porte de Versailles et ses grands halls, nommés pavillons. Dans le septième, un salon, baptisé pour l’occasion salon européen de l’éducation : ses stands, ses conférences, ses acteurs, ses nombreux (très nombreux, trop nombreux ?) visiteurs. Bouillonnant. Le soir, nous restions dans le quatorzième arrondissement et retouvions, à quelques pas de la Gare Montparnasse, l’Entrepôt . En présence de la directrice de l’AEFE, nous fêtions les 10 ans d’une plateforme, nommée AGORA, virtuelle dans ses objectifs de connexion des élèves du réseau à l’échelle du monde, mais, bien réelle, fonctionnelle et résolument humaine dans son utilisation et son administration au quotidien depuis dix ans et pour les dix prochaines années. Rassurant. Les meilleures choses ayant une fin, un TGV nous ramenait jusqu’à Chambéry Challes-Les-Eaux, puis, un bus (contournant agilement les éboulis gisant encore sur les rails de la voie ferrée) nous déposait devant le Lycée. De retour à Turin, fatigués mais contents !